Je vous invite à lire le livre Richard Stallman et la révolution du logiciel libre – Une biographie autorisée publié par les éditions Eyrolles sur une initiative de Framasoft et dont voici la préface de RMS lui-même :
J’ai tenté d’apporter à cette édition revue et augmentée mes connaissances, sans pour autant sacrifier le point de vue externe et les interviews de Sam Williams. Le lecteur sera juge du succès de mon entreprise.
J’ai lu pour la première fois le texte de l’édition anglaise en 2009 lorsque j’ai été sollicité pour aider à l’adaptation française de Free as in Freedom. Il lui fallait plus que des modifications
mineures.
Outre que des faits étaient rapportés de façon erronée, il fallait des changements plus profonds. Sam Williams n’étant pas un programmeur, il a brouillé certaines frontières techniques et juridiques fondamentales. Ainsi ne faisait-il pas de distinction claire entre, d’une part, modifier le code d’un programme existant et, d’autre part, implémenter certaines des idées de ce code dans un nouveau programme. Par exemple, il était dit dans la première édition qu’à la fois Gosmacs et GNU Emacs avaient été développés en modifiant le programme original PDP-10 Emacs, ce qui n’était le cas ni pour l’un, ni pour l’autre. De même, le texte désignait à tort Linux comme une « version de Minix » — SCO a d’ailleurs
prétendu la même chose dans leur tristement célèbre procès contre IBM, et tant Torvalds que Tanenbaum ont dû réfuter l’affirmation.
La première édition dramatisait exagérément de nombreux événements en y projetant des émotions. Par exemple, il y était dit qu’en 1992 je « fuyais Linux » avant de faire en 1993 « une spectaculaire volte-face » en décidant de financer Debian GNU/Linux.
Tant mon intérêt en 1993 que mon désintérêt en 1992 n’étaient que des actions au service d’un même but : achever le système GNU. Il en allait de même du lancement du noyau GNU Hurd en 1990.
Pour toutes ces raisons, de nombreuses affirmations dans l’édition originale étaient erronées ou incohérentes. Il était nécessaire de les rectifier, mais le faire honnêtement était délicat sans une récriture totale qui n’était pas désirable. L’utilisation de notes explicites rectificatives a été suggérée, mais l’ampleur des modifications l’aurait rendue impossible dans la plupart des chapitres.
Certaines erreurs étaient trop profondément ancrées dans le texte pour être corrigées par des notes. Quant aux autres, des notes au fil ou en bas de page auraient alourdi considérablement et rendu l’ensemble illisible — les notes de bas de page étant évidemment
ignorées par un lecteur lassé. C’est pourquoi j’ai directement corrigé le texte.
Je précise que je n’ai pas vérifié tous les faits et citations inconnus de moi ; je les ai laissés pour la plupart en m’en remettant à l’autorité de Sam Williams.
Par ailleurs, la version de Sam Williams contenait de nombreuses citations critiques envers moi. Je les ai laissées intactes, me contentant d’y répondre lorsque cela était approprié. Aucune citation n’a été supprimée, excepté certaines au chapitre 11, qui traitaient d’open source et n’avaient pas de rapport avec ma vie ou mon action. De même, j’ai conservé certaines interprétations personnelles de Sam Williams qui étaient critiques envers moi,
lorsqu’elles ne présentaient pas de malentendus factuels ni techniques, mais j’ai librement corrigé des affirmations fausses concernant mon œuvre, mes pensées ou mes sentiments. J’ai préservé toutes ses impressions personnelles lorsqu’elles étaient présentées comme telles, et « je » désigne toujours Sam Williams, sauf dans les notes précédées de mon nom, ou dans celles en italique qui ponctuent certains chapitres et l’épilogue sous forme d’encarts.
Dans cette édition, le système complet qui combine GNU et Linux est appelé « GNU/Linux », tandis que « Linux » seul désigne toujours le noyau de Torvalds, excepté dans les citations où l’autre acception est signalée par [sic]. (Pour comprendre en quoi il est erroné et abusif de désigner l’ensemble par « Linux », voir http://www.gnu.org/gnu/gnu-linux-faq.html).
Je tiens à remercier John Sullivan pour ses nombreuses critiques et suggestions utiles.
>>> Source sur :
- http://framabook.org/richard-stallman-et-la-revolution-du-logiciel-libre
- http://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/richard-stallman-et-la-revolution-du-logiciel-libre-9782212126099
>>> Licence : GNU Free Documentation Licence