Cet été, j’ai relu 2 romans écris il y a plus d’un demi siècle par 2 auteurs connus … je les avait déjà lu il y a une vingtaine d’années, mais à l’époque, ils n’était pas autant d’actualité que maintenant !
Il s’agit de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury publié en 1953 & de 1984 (Nineteen Eighty-Four), le plus célèbre roman de George Orwell, publié en 1949.
Je vous invite à les lire également si vous avez un peu de temps devant vous …
… sinon, vous pouvez vous mettre l’eau à la bouche avec les liens ci-après 🙂
>>> http://fr.wikipedia.org/wiki/Farenheit_451
Le titre évoque deux façons de brûler un livre : les autodafés organisés par les pompiers et la lecture rendue impossible par l’atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire.
Le titre de l’ouvrage, Fahrenheit 451, fait référence à la température en degrés Fahrenheit que Bradbury avance comme température à laquelle le papier s’enflamme et se consume, soit environ 232,7 °C.
La société déshumanisée décrite par Fahrenheit 451 montre que de nombreuses valeurs humaines ont sombré ; l’amour, puisque Montag et sa femme ne se rappellent plus leur première rencontre, l’intelligence a aussi sombré ; en effet, les gens se contentent de l’opinion officielle et même les « gardiens de la vérité », comme Beatty, ne comprennent pas ce qu’ils disent, puisque d’après eux, la culture et le dialogue se résument à un échange de citations. Même la communication a sombré, chacun fait preuve d’un individualisme forcené. Les gens sont redevenus des enfants, ils vivent dans l’immanence et veulent uniquement agir : « Les gens ne parlent de rien. » Enfin, cette société est probablement redevenue primitive, puisqu’elle pratique le culte de la violence, au nom du bonheur.
L’échec d’une société du bonheur : la société présentée par Fahrenheit 451 est a priori parfaite, puisque les gens qui y vivent sont heureux, comme l’explique Beatty dans son discours. Cependant, ceci n’est qu’une illusion. En effet, dès les premières pages, Montag se rend compte qu’il n’est pas heureux. Inconsciemment, Mildred sait qu’elle n’est pas heureuse, puisqu’elle tente de se suicider à l’aide de somnifères. D’ailleurs, son cas n’est pas exceptionnel : « Des cas comme ça […] on en a tellement depuis quelques années. »
Par ailleurs, sous couvert de proposer du bonheur aux gens, cette société machiavélique en profite pour leur vendre une foule de produits ; ainsi, Montag s’est mis dans une situation financière délicate pour pouvoir offrir à sa femme sa télévision murale ; cependant, le système profite aussi de leur inconscience pour leur vendre des choses bien plus importantes, comme un président ou une guerre.
>>> http://fr.wikipedia.org/wiki/1984_(roman)
L’Angsoc, régime de l’Océania, divise le peuple en trois classes sociales : le « Parti Intérieur », classe dirigeante au pouvoir partagé, le « Parti Extérieur », travailleurs moyens, et les « prolétaires », sous-classe s’entassant dans les quartiers sales. Le chef suprême du Parti est Big Brother, visage immortel et adulé placardé sur les murs de la ville. Tous les membres du Parti sont constamment surveillés par la Police de la Pensée et chaque geste, mot ou regard est analysé au travers des « télécrans » (assemblage de deux mots comme on en trouve souvent en novlangue, ici de « télé » et de « écran ») qui balayent les moindres lieux. Winston Smith, membre du Parti extérieur, occupe un poste de rectification d’information au commissariat aux archives, dans le Ministère de la Vérité (Miniver en novlangue). Son travail consiste à supprimer toutes les traces historiques qui ne correspondent pas à l’Histoire Officielle, qui doit toujours correspondre à ce que prédit Big Brother.
En plus de l’anglais classique, langue officielle de l’Océania, l’Angsoc a créé une langue, le novlangue (newspeak en anglais). Cette langue est constituée principalement d’assemblages de mots et est soumise à une politique de réduction du vocabulaire. Le nombre de mots en novlangue diminue sans arrêt.
Parabole du despotisme moderne, conte philosophique sur le pire xxe siècle, le totalitarisme orwellien est très clairement inspiré du système soviétique, avec son Parti unique, son chef tutélaire objet d’un culte de la personnalité, son régime d’assemblée, sa confusion des pouvoirs, ses plans de productions triennaux, son militarisme de patronage, ses parades et manifestations « spontanées », ses files d’attentes, ses slogans, ses camps de rééducation, ses confessions publiques « à la moscovite » et ses affiches géantes. On peut aussi y voir des emprunts au nazisme, au fascisme et au stalinisme.
Certaines autres particularités de la découpe du Monde dans 1984 sont également un reflet des inquiétudes d’Orwell. Ainsi dans le roman, les États-Unis sont censés faire eux aussi partie de l’Océania. Orwell voyait dans les États-Unis, un peu à la manière des Temps modernes de Chaplin, la quintessence du monde moderne techno maniaque qui est aussi l’un des avertissements de 1984.
Par ailleurs, la thèse qu’Orwell expose à travers le manifeste du « traître » Emmanuel Goldstein (Du collectivisme oligarchique) suppose que le pouvoir peut employer la misère à des fins politiques : Goldstein attribue les pénuries sévissant sous l’« angsoc » à une stratégie délibérée du pouvoir plutôt qu’à un échec économique.