PREMIÈRE PARTIE
EVASION
CHAPITRE PREMIER
Aux portes du fantastique
Je reçus la première lettre en français signée Ummo quelques jours à peine après la parution d’ Enquète sur des extraterrestres…
Jean – Pierre Petit
Extrait du Mystère des Ummites
– 1 –
Septembre 1993:
Aujourd’hui, deux ans plus tard, alors que je suis étudiant à Lille – et que je vis seul dans un studio au troisième étage d’un immeuble situé à une vingtaine de minutes de la citée universitaire – le même homme fit irruption dans ma vie.
Bien sûr, j’avais lu le manuscrit, mais cela me semblais complètement fou et irréalisable. Il n’avait apparemment pas changé d’un pouce et semblait vêtu de la même manière: pantalon kaki, pull à col roulé bleue et imperméable long, kaki lui aussi. Il s’est présenté tout simplement à ma porte un samedi midi alors que je songeais à me préparer quelque chose à déjeuner sur ma gazinière, ne croyant pas vraiment qu’il reviendrait dans quelques minutes, mais attendant à tout hasard, pour le cas ou.
Toc toc toc.
– Oui, qui est-ce ?
– C’est toi, avec quelques années de plus. Tu te souviens il y a deux ans, la mallette… Comme prévus, je suis là.
– Ah ! c’est vous… Vous êtes ponctuel. Je doutais de votre venue. Je vous ouvre, entrez et faites comme chez vous.
Cette fois-ci, nous avons eu tout le temps de discuter ensemble: Il s’agissait effectivement de moi-même, deux fois plus vieux. Il est retourné dans son propre passé afin de se rencontrer à mon âge, ici.
– Afin d’éviter les quiproquos, me dit il, tu seras désormais appelé par ton deuxième prénom ( Lucien ) lors de nos prochains contacts.
C’est dans un restaurant du quartier qu’il m’invita à déjeuner et que nous avons fait plus ample connaissance. Nous nous y sommes rendus avec son superbe bolide – encore plus beau que je ne l’imaginais, et avec un chouette tableau de bord comme je les aime.
– Qu’y a t’il au menu des réjouissances de la journée ?
– Comme convenu: visite de la base et explication du fonctionnement des principaux « gadgets » de l’installation, j’entends par là ordinateur, alarme et la Porte Spatio-Temporelle dite « temps zéro ». Mais en attendant, ce sera deux pizzas et deux cocas.
– Ça me va. Garçon ! Le menu, s’il vous plaît.
Dans le restaurant, je ne pouvais tirer aucune informations de mon double, sécurité oblige: il y avait là beaucoup d’oreilles.
Ensuite, c’est par le chemin des airs que nous avons rejoint la base secrète souterraine dont les travaux sont proches de la fin. Effectivement, sa voiture vole. Cela ne m’a pas surpris, c’était dans la logique des choses: il vit actuellement au XXIIième siècle.
Nous avons atterris à la campagne dans un corps de ferme non loin d’une route nationale. Bien sûr, avec l’écran d’invisibilité nous sommes passées inaperçu en survolant la région: cette voiture est unique en son genre, c’est un prototype qui se sert de la technologie de la fin du XXIIième siècle avec une allure du début du XXIième siècle. Ensuite, nous sommes descendus avec la voiture, grâce à un ascenseur camouflé en garage, dans la base située à vingt mètres sous terre. La visite de l’installation put alors commencer.
Au niveau supérieur, il y a bien sûr le garage où sont garés divers véhicules dont la plupart semblent dater du xxième siècle. Il y avait là un 4×4, un monospace, une camionnette, un break, une berline, un coupé, un cabriolet, un spider et une petite citadine. De beaux modèles en plus, et pas donnés pour certains.
– J’ai choisi parmi tes préférés. Tu peux ajouter à la liste l’engin avec lequel nous venons d’arriver: elle s’appelle Olga et elle est reliée en permanence à l’ordinateur central de cette base. Fais attention à ne pas circuler avec certains véhicules avant leur commercialisation. Bien sûr, tous ces véhicules sont équipés de petits gadgets fort utiles en certaines occasions. Tu apprendras à t’en servir très bientôt. Passons maintenant au niveau inférieur.
Celui-ci est le secteur d’habitation. Il y avait là trois logements faisant chacun environ cent mètres carrés – soit cinq fois mon studio – et des dortoirs collectifs avec sanitaires et réfectoire.
Le niveau inférieur est plus intéressant: Se tenait là le poste de commandement, des bureaux, une salle de réunion et une infirmerie bien équipée.
– Voici l’ordinateur central de la base. C’est un Ordinateur à Intelligence Artificielle, que l’on appelle par habitude O.I.A. ou plus simplement Oya.
« Bonjour Lucien, dit une jolie voix féminine, ravi de faire votre connaissance. »
– Tu auras à cet endroit, d’ici trois ans, une porte reliée à un autre complexe situé à quelques kilomètres de là, me dit il en désignant le mur opposé à l’entrée du PC.
Les quatre niveaux suivants comprenaient locaux sportifs ( et vestiaires ) et techniques. Une salle de sport, une salle de musculation, une salle de gym, deux dojos, une piscine et deux stands de tir. On y trouve tout un assortiment d’armement: Pistolets, fusils de chasse et mitrailleuses ( équipés de viseurs laser ), mais aussi épées, sabres et poignards, couteaux à lancer. Claude me montra également pistolets et épées laser dignes des grands films de science fiction.
Nous sommes ensuite retournés au PC afin qu’il m’explique le fonctionnement des systèmes de sécurité. De la haute technologie: Détecteurs infrarouges, caméras, cartes d’accès codées, et beaucoup de pièges pour les intrus.
– Voilà, la visite est terminée, ça te plaît ? J’ai établi les plans selon mes goûts, qui sont aussi les tiens. Je te laisse libre de choisir les finitions et mercredi tu pourras t’y installer. Nous t’installerons une P.S.T.t0 « double sens » spécialement adaptée partant de chez toi donnant uniquement ici, car a pied, ou même en train, ça fait loin.
– Impeccable ! Vivement que les travaux soient terminés!
– Ne soit pas trop impatient, je l’ai voulu ainsi afin que tu puisses te préparer. Et surtout pour tu prennes conscience des pouvoirs et des responsabilités que je te donne. Mais je sais que tu y parviendras et que tu n’abuseras pas de cette technologie que tu garderas secrète jusqu’à nouvel ordre. Je sais, ça ne sera pas facile tous les jours, mais tu y arriveras. Je te fais confiance.
– Je te réserve aussi un vrai appartement avec des passages secrets et le top technologie pour quand tu auras fini tes études.
– Fantastique ! Un vraie « chez-moi », je te fais les plans.
– C’est bien comme ça que c’était prévus. Tu as trois mois pour me les donner, par boite au lettres informatique. L’ordinateur t’expliqueras comment procéder.
Claude m’expliqua ensuite ce que j’avais à faire dans les cinq ans à venir, temps de formation personnel pour la suite de ma vie qui s’annonçait mouvementée.
« Tu devras trouver deux personnes sûres pour fonder un trio inséparable et très unis avant août 1998, me dit-il. Ces amis suivront alors le même entraînement que toi durant ce moi d’août que vous passerez ici. C’est alors que tout commencera véritablement, avec deux petits « extras » pour toi environs un an plus tôt. »
A la fin de la journée, il ouvrit, avec sa télécommande, une P.S.T.t0 donnant dans mon studio afin de rentrer plus rapidement qu’en voiture car il se faisait très tard. De plus, cela simplifia les choses car il me laissa quelques caisses de matériel divers: ordinateur petit format avec de nombreux logiciels existant à mon époque – et quelques autres, un système de communication avec l’ordinateur de la base et avec le « S7 », ainsi qu’ une télé grand écran format 16/9 plate comme une feuille de papier, chaîne laser et magnétoscope avec une pile de CD et de cassettes. C’est à dire, de quoi m’occuper un peu.