CHAPITRE DEUX
La Résistance
La grand cité sera bien désolée,
Des habitants un seul n’y demourra,
Mur sexe, temple et vierge violée,
Par fer, feu, peste, canon peuple mourra.
Nostradamus
Quatrain III, 84
– 3 –
Août 1997:
Dom, Alex et moi-même étions fin prêt pour l’heure H tant attendue, le matin du 1er août 1998. Je n’avais mis mes amis au courant de la situation que depuis un mois, lorsque je les avais invités pour les vacances à la campagne, dans ma ferme isolée. Dom surtout avait eu du mal à y croire, mais elle avait fait sa petite enquête en observant le matériel de la base que je venais de leur faire visiter. Ils avaient tout deux étés étonnés par la technologie utilisée, mais pour ce qu’ils en avaient vu, cela pouvait avoir été conçu en cette fin de siècle. L’équipement de la base était opérationnel et les dortoirs ont été préparés en vue de l’arrivée imminente de dix personnes, dont Claude, avec tout un chargement de matériel et d’armement, et quelques engins.
Il est cinq heures tout juste: ils arrivent. Déjà au loin dans le ciel, quarte points noirs approchent rapidement et descendent dans la vallée. Ils se poseront dans un instant dans le hangar souterrain comme prévu. Claude avait décidé de ne pas encore dévoiler la P.S.T. aux deux nouvelles recrues, mais heureusement son arrivée était passée inaperçue du fait de l’horaire matinal.
La soucoupe de Claude avait atterri la première. C’était le Puma S-1, engin commercialisé en 2176 par le C.T.S.. Il était suivi de près par trois Transporteurs TT-11 remplis de matériel.
Du premier, descendit le vice-colonel Yves Dubosc, un très grand brun aux yeux bleue, ainsi que le grand adjudant Laurent Dupond. La plus belle était la grande blonde – aux yeux bleue également: l’aspirant Marie Thomson.
Du second, ce fût le tour de la première classe Elodie Warmund, du lieutnant Pierre Beauval et du petit brun, le sergent chef Guy Renier. La première a une belle chevelure d’un noir brillant, comme ses yeux. Le dernier des trois à les yeux bleue et ne mesure qu’un mètre quarante – cinq.
Du dernier, sorti deux jolies filles et un homme. La belle rousse aux yeux verts, Sabine Dujardin, lieutnant, et l’adjudant Monique Berguer aux yeux d’un bleue océan. Le première classe Paul Lemaître était bien entouré.
Le plus dure restait à faire après leur arrivée. Il fallait tout décharger à la main, soit environs 140 mètres-cubes par TT-11 et 30 mètres-cubes pour le S-1. La plupart des caisses étaient bien lourdes et devaient être portées à deux. Cela pris une bonne partie de la journée pour tout mettre dans les deux salles de rangements.
Avec tout cela, la préparation à l’imminente troisième guerre mondiale va pouvoir commencer efficacement. Les véhicules du garage vont pouvoir sortir tous ensemble pour les simulations et les exercices d’entraînement – pour ceux qui ne peuvent s’effectuer sur les simulateurs holographiques et virtuels du poste de commandement. Ainsi sera testé la robustesse, les armements et les systèmes électroniques de ces différents véhicules.
– Bon, me dit Claude en aparté après une pause casse-croûte bien méritée en début d’après-midi, il va falloir mettre Dominique et Alexandre au courant de l’existence de la P.S.T. car nos engins les ont beaucoup surpris tout à l’heure.
– Tu as raison. Qui commence ?
– Toi, et j’expliquerais tous les détails ensuite.
Retournant avec le groupe qui était en train de blaguer, je pris la parole.
– Dom, Alex, on va passer aux choses sérieuses. Il y à depuis peu beaucoup de trucs que vous avez du mal à saisir. Voulez-vous des explications ? C’est le moment ou jamais.
– Bah oui, un peu mon n’veu !
– Et bien voilà, ces gens qui sont ici avec nous, ils viennent du futur, de l’année 2180 pour être précis. Et le mieux, Claude: c’est moi, en plus âgé !
– Quoi !? s’étonnèrent-ils, tu nous charries !
– Mais non ! je suis très sérieux ! Comment expliquez -vous l’existence des quatre vaisseaux qui sont là bas, dans le hangar, et du matériel que vous avez déchargé ?
– C’est vrai, répondis Dominique, la technologie d’aujourd’hui ne permet pas encore de construire de tels engins.
– J’ai tout de même encore des doutes, ajouta Alexandre, je suis comme Saint Thomas, je veux le voir pour le croire.
– D’accord, c’est faisable. Mais nos amis ici présents vous le confirmeront sans aucun problème, n’est-ce pas ?
– C’est la vérité. Nous venons vraiment tous les dix du futur, confirma Sabine.
– En plus, vous avez utilisé sans le savoir, à deux reprises aujourd’hui une porte spatio-temporelle dite temps zéro, entre ici et le hangar qui est situé à plusieurs kilomètres. Regarde cette carte.
Sur l’écran mural, j’afficha la carte du département où figurent les deux points symbolisant nos installations: la ferme en rase campagne, et le hangar débouchant dans une vallée cinq kilomètres plus loin sur la même route nationale.
– Oh ! elle est bonne celle-là ! S’exclamèrent-ils. C’est complètement dingue ce truc !
– Voulez-vous savoir comment cela est il possible ? Je vais vous l’expliquer, compléta Claude. C’est une théorie qui à pour l’instant toujours marchée. Nous la considérons donc comme bonne. La voilà: Chaque individu, chaque être vivant – et par extension chaque plante, chaque planète ou étoile, enfin tout – a sa propre « ligne de vie », rectiligne dans le temps, tant qu’il ne voyage pas dans le temps. Il vit dans un univers à trois dimensions spatiales qu’il connaît depuis sa naissance et avance de manière rectiligne et uniforme dans la quatrième dimension: celle du temps que nous connaissons. Jusque là, tout va bien ?
– Oui, ça peut aller, c’est pas trop dur à saisir.
– Et bien, c’est là que ça se complique. Si une personne voyage dans le temps en passant par une Porte Spatio-Temporelle. En fait, il voyage dans l’espace-temps, car il ne débouche pas forcément au même endroit spatial sur cette autre ligne temporelle. Donc ,si notre voyageur va sur une autre ligne – proche ou lointaine – alors il quitte sa ligne de vie d’origine pour une autre dans laquelle peut ou non exister son double en quelque sorte, en fait un autre lui-même qui vi sa propre vie,voisine ou éloignée de la sienne. Sur cette ligne, le voyageur peut y vivre sans aucuns problèmes, subissant si je puis dire la culture locale mais aussi le temps local. C’est clair ?
– Non, pas trop.
– Je vais essayer d’éclaircir les explications de mon double. Il existe une infinité croissante à chaque instant de lignes parallèles. Dans les lignes les plus voisines les mondes ou plutôt les univers se ressemblent beaucoup, et dans les plus éloignées, ils sont totalement différents. Ainsi par exemple, il doit exister un grand nombre de lignes ou la terre n’existe pas, ainsi que l’espèce humaine. De même il doit exister aussi des lignes ou le voyage spatio-temporelle n’a pas été encore découvert ou ne le sera jamais. Toutes les combinaisons possibles et imaginables de mondes ou d’univers dont vous avez sans doute rêvé un jour existent quelquepart. De plus ces lignes parallèles ne sont pas forcément de la même époque. Notre voyageur passe de l’une a l’autre perpendiculairement, ainsi il ne fait pas de marche arrière dans sa propre ligne, mais franchit simplement une sorte de marche d’escalier, et cela en une fraction de seconde, d’un pas et se retrouve dans un autre temps, un autre lieu passé ou futur par rapport à celui qu’il vient de quitter, ou même sur sa propre ligne.
De la même façon, il peut très bien ne voyager que dans l’espace, mais pas dans le temps, en franchissant ce que l’on appelle une P.S.T.t0, c’est à dire une porte « temps zéro ». Vous avez mieux compris maintenant ?
– Oui, mais on voudrait bien passer par une de vos Portes spéciales.
– Voulez-vous faire un voyage dans l’espace – temps ? Quelle année, quel lieu, quelle date exacte choisissez -vous ? leur demanda Claude.
Alexandre choisis de voir la construction d’une des pyramides égyptiennes et Dominique une ville du futur.
– On part quand ?
– Tout de suite, si vous n’êtes pas trop fatigués.
Tous quittèrent le réfectoire et se dirigèrent vers le PC. Claude se dirigea vers un pupitre de commande de l’ordinateur et tapa une suite de touches sur le clavier.
– Oya, ici numéro 1, identification vocale et rétinienne pour P.S.T. date 01-01-2600 avant Jésus-Christ, à l’aube, coordonnées approximatives 30° Nord, 31° Est, ajustage en manuel avant ouverture. Site de Guizèh, rive gauche du Nil, Egypte. Ouvre une porte devant celle de la salle de réunion, on y va à pied. Peux-tu nous synthétiser quatre costumes d’époque pour Alexandre, Dominique, Lucien et moi-même en puisant dans le stock de tissus de la caisse 728 de la salle de rangement B. Départ dans dix minutes. Retour ici à programmer en temps réel. Durée du séjour non déterminée. Maximum, vingt-quatre heures. Rapatriement au signal habituel ou au signal d’urgence. Garde donc le contact en visuel pour nos amis. Commandement provisoire jusqu’à notre retour laissé au vice-colonel Yves Dubosc, matricule numéro 151. Merci.
– Identité vérifiée, Programme activé, répondit la machine. Séance d’essayage des costumes dans cinq petites minutes.
Le temps de se changer, et les quatre intrépides voyageurs sont prêts pour le départ.
– C’est bon, on est tous prêts. Tu peux ouvrir la porte. N’oubliez pas vos Survkit, sait on jamais. En route. Ils contiennent juste de la nourriture en tablettes, de l’eau et, séparé en quatre, la tente de camping pour le cas ou nous ayons besoin de dormir ou de s’abriter d’une tempête de sable.
Devant eux se matérialisa une sorte de plaque transparente carrée de deux mètres de coté, bordé de rouge, et avec des chiffres affichés dans un coin: les coordonnées spatio-temporelles. La surprise pour Alexandre et Dominique fut de voir un paysage au travers de cet écran qu’ils pouvaient toucher. Claude fit le réglage manuel pour diriger cette porte au plus proche des pyramides en construction, mais suffisamment éloigné, à cause de la foule d’ouvriers sur cet énorme chantier.
– La bordure passe au vert, nous pouvons passer sans danger de nous matérialiser dans quoi que se soit, ajoutais-je.
La promenade historique pouvait alors commencer.
L’aube se levait à l’horizon, la journée serait belle et ensoleillée. Devant le soleil levant, se détachait le groupe de pyramide en construction situé à environs un kilomètre de nous. Sur la gauche de celles-ci, on pouvait remarquer une ville, tout en toile de tentes, en train de s’éveiller. C’était là que se reposaient les nombreux artisans de ces immenses monuments. Beaucoup plus loin, sur l’autre rive, on pouvait distinguer une vraie ville, en dure: Le Caire. Au bout d’une petite demi-heure d’observation, nous constations qu’un bon millier de personnes se dirigèrent vers le chantier, en file indienne.
Alexandre était subjugué par ce qu’il avait sous les yeux, et il n’était pas le seul. C’était féerique. Nous avions devant nous la célèbre nécropole de Gizeh, englobant toute une série de monuments de l’Ancien Empire, et pour l’instant d’une partie de ceux de la IVième Dynastie. Quelle joie de pouvoir contempler les pyramides de Kheops, Khephren et le début de celle de Mykerinos, ainsi bien sur que le grand Sphinx, avec son nez ! Il y a aussi d’innombrables mastabas, tombeaux de dignitaires religieux ou de civils, et aussi les trois petites pyramides des reines. Nous étions véritablement à cette époque. Déjà, nous nous rapprochions prudemment pour regarder de plus prêt leurs méthodes de travail, ce que nous aurions pu faire par écran interposé, comme le feront les historiens du C.T.S. d’après 2180, mais c’était trop tentant. Nous voulions voir cela. C’est ainsi que nous retrouvions au bout d’une bonne heure à une centaine de mètres, approchant prudemment par petites étapes successives, observant le déroulement des opérations à la jumelle. Le midi, alors que tous regagnaient leur ville pour le repas, nous décidions de nous approcher encore plus, avant de clore cette petite expédition. Nous n’aurions pas dû…
Derrière nous, un gros baraqué tenant à la main un fouet et ayant une l’épée pendant à la ceinture nous fit signe de nous lever, et nous baragouina quelque chose d’incompréhensible. Bien sur, nous ne pouvions pas répondre car nous ne comprenions rien. Il appela alors quelques compagnons.
– Et merde, on s’est fait pincer par un garde, dommage, dit Dominique.
– Qu’est-ce qu’on fait maintenant, répliqua Alexandre.
Je répondis: « On l’assomme et on se barre par la porte. »
– J’ai mieux, dit Claude, on laisse venir les choses. Comme ça on en apprendra un peu plus sur leurs coutumes, tant que l’on n’y passe pas la journée. Et puis on peut rentrer à n’importe quel moment, alors pas de panique.
Déjà, quatre brutes nous lièrent les mains et nous tinrent en laisse pour nous amener au coeur de la ville à leur chef. On peut plutôt dire qu’ils nous tiraient. Ils n’ont pas l’aire d’aimer les étrangers par ici. Ils nous ont sûrement pris pour des espions. On est habillé pareille qu’eux, ou presque, mais le problème, c’est la langue, on ne parle pas la même. Heureusement, ils ne nous ont pas fouillés, ils nous ont juste pris nos lames.
Déjà, sans qu’aucun de nous ne le sache, Claude sondait les esprits des molosses qui nous malmenaient et des autres personnes de l’entourage, comme depuis notre arrivée en ces lieux.
Effectivement, ce n’est que bien plus tard qu’il me fit part qu’il était télépathe. Ce fut plus tard encore que j’en connu les circonstances.
Ainsi donc, il commençait à apprendre leur langue pour pouvoir répondre à l’interrogatoire que nous n’allons pas tarder à subir.
Après environs une demi-heure de marche forcée, nous fûmes enfin présentés devant leur chef, vêtu d’une grande tunique blanche et d’une cape de couleur vive. Il portait également de nombreux bijoux, ce qui montrait bien son rang. Lorqu’il nous interrogea, seul claude répondit a ces questions, donnant comme excuse que nous sommes des étrangers venus de loin et que nous ne parlions pas sa noble langue. Je ne sais pas quelle est la fable qu’il lui raconta, mais elle marcha. Il lui a en fait dit qu’il est un envoyé des dieux et que nous sommes ses serviteurs – effectivement, nous ne pouvions être nous aussi des messagers divins puisque nous ne connaissons pas leur langage. Claude délivra un pseudo message de paix et de prospérité a cet illustre personnage. Celui-ci prit alors sa décision: Il ne nous fit pas jeter au cachot, mais nous accueilli a un grand festin.
Après ce délicieux repas, nous avons pris congé de notre hôte en disparaissant de manière magique, en utilisant notre P.S.T., après que Claude eu prononcé la formule suivante en français, qui passa pour magique auprès des spectateurs:
– Oya, peux-tu nous ouvrir la porte s’il te plaît ?
Et voilà, nous étions rentrés au XXième siècle, dans notre base souterraine, un peu épuisé il est vrai, car ici il se faisait tard.
Et avant que nous ayons eu le temps de dire ouf:
« Voulez-vous faire un autre voyage ? demanda Claude à ses amis épuisés. Si vous le désirez, on peut passer la nuit en 2180, juste que vous voyer d’où nous venons. Yves, on se retrouve comme prévus. »
« C’est d’accord, répondis-je. Et c’est repartis pour un tour ! »
Cette fois, nous nous matérialisons dans un appartement assez vaste. Nous étions dans le salon de Claude.
– C’est chouette ici, et c’est grand ! Mais il n’y a pas de baies vitrées, ça fait un peu tristounet.
– Si, il y en a une, la voilà, mais il est vraie qu’elles se font rares.
Il prit une télécommande posée sur la table basse et la dirigea vers un des murs, où se trouvait un écran vidéo grand format, de style écran diapos qui s’enroula pour laisser apparaître une baie vitrée de huit mètres sur trois de haut. Le paysage que nous découvrions était surprenant: De l’eau et des poissons, et d’autres immeubles au loin. Nous étions dans une véritable ville sous-marine, avec ses immeubles de trente étages et ses avenues de cinquante mètres de large ! La vue était fantastique !
– Nous sommes au vingt septième étage de mon immeuble privé, comportant des bureaux de mon entreprise et les logements de quelques hauts responsables de celle-ci. Faites comme chez vous. Il y a des chambres d’amis dans ce couloir, avec sanitaires individuels. Vos noms sont inscrits sur les portes, car vous y avez des vêtements de rechange pour demain. Je suppose que vous ne désirez pas vous promener en ville dans cet acoutrement de l’égypte antique!
– Pourquoi, ça n’est pas la mode actuelle ?
– Il est 23 h 05, heure locale, vos réveils sonnerons à neuf heures demain matin, et nous partirons à dix heures faire un tour en ville, puis nous remonterons à la surface où nous rejoindra une ville terrestre car j’ai un rendez-vous, avant de rentrer à la base pour retrouver Yves Dubosc et son équipe à minuit, heure locale. Bonne nuit les amis, et faites de beaux rêves avec tout ce que vous venez de voir.
Après une bonne nuit dans des lits à eau, un bon bain bouillonnant, et un copieux petit déjeuné, nous étions prêts pour la suite de la visite guidée de la région. Nous descendiment au rez de chaussée du bâtiment pour monter à bord d’un véhicule subaquatique: un VAM-taxi que Claude avait appelé. C’était un submersible équipé de roues à aubes. Nous avons pris place dans le module arrière, réservé aux passagers comprenant quatre confortables fauteuils. Par les baies latérales, nous pouvions voir le paysage défiler, lentement en ville, puis plus rapidement une fois en pleine mer.
Pour l’instant, nous sommes coincés dans un embouteillage: il y a, semble t’il, un accident de la circulation. Le vam 212 a grillé un feu rouge à vive allure, débouchant d’une rue qui lui était interdite, vue sa taille, après avoir bousculé plusieurs véhicules de petite taille. Poursuivit par un vam de la police, il a percuté la remorque du vam 743 qui a donc défoncé une baie vitrée du bâtiment faisant le coin de la rue.
De ce fait, des vam ambulances ont dû intervenir, pendant que d’autres véhicules de la police venaient pour régler la circulation. Effectivement, seuls les vams sont habilités à naviguer dans ces grandes avenues, les rues transversales étant réservées aux véhicules de plus petite taille, excepté à certaines profondeurs. Les couloirs de circulation sont bien précis, et tout contrevenant s’expose à des risques d’accident d’une part, mais aussi à des sanctions pénales.
D’après la télévision à notre disposition dans ce taxi ordinaire, les fuyards venaient de commettre un hold-up avec prise d’otages et fuite à bord d’un véhicule volé.
– Décidément, cette vermine existe encore à cette époque ! m’exclamais-je.
– Le crime est partout. Mais il n’y en a peu, fort heureusement, dans les villes sous-marines. Celles-ci sont beaucoup plus paisibles que les villes de surface, car elles sont plutôt réservées aux élites, aux riches qui ont les moyens de payer les loyers encore élevés, voire même exorbitants, de ces citées qui coûtent encore cher à construire.
Il expliqua ensuite que les moins riche habitent dans la banlieue ou à la campagne sous-marine à proximité des mines et des exploitations agricoles. Sinon qu’ils habitent à la surface, sur la terre ferme dans les villes et villages. Les plus chanceux vivent sur des îles flottantes qui peuvent abriter entre dix et mille habitants selon les modèles qui existent aujourd’hui.
– Enfin, l’un des points positif que l’on puisse tirer de la troisième guerre mondiale est l’aplanissement des inégalités: l’écart c’est considérablement réduit. Et presque tous les pays sont au même point de développement technologique. Exit la misère. Mais au prix de combien de morts ?
– Le tiers-monde a-t’il été anéanti ? demanda Alex à l’Amiral Dolq.
– Non, fort heureusement, il a même aidé les pays dits civilisés à retrouver ses racines et à perdre leurs mauvaises habitudes de haine et de violence. En échange, ils se sont vu aidés à remonter la pente par ceux qui l’avaient redescendue presque à zéro. Il a bien fallu près d’un siècle pour que tous les survivants de cette guerre aient reconstruit de nouvelles et belles citées, équipées entièrement avec de la haute technologie. Maintenant, l’évolution « pacifique » continue. Il n’y a plus de course à l’armement. On se lance dans l’exploration sous-marine et spatiale.
On discuta ainsi de l’Histoire durant le trajet.
Au bout d’une petite demi-heure, nous étions arrivés à destination: marche arrière pour encastrer ensemble les sas de sortie du véhicule et du bâtiment du port du Havre. Il y avait foule ici. Ascenseur direction l’air libre dix étages plus haut où il faisait beau temps.
– J’ai un garage privé en ville où nous prendrons une de mes voitures pour nous rendre à Evreux. Prenons le métro numéro sept qui passe au bout de cette rue piétonne, nous arriverons dans cinq minutes.
Il y avait peu de monde dans le métro, entièrement automatisé. Déjà nous étions arrivés à la bonne station. Deux rues plus loin, après avoir fait du lèche vitrine, nous étions au garage. Il y avait là trois voitures antigravité: La Faucon, la Harfang ( deux noms de rapaces ) et Olga, que je connaissait déjà.
– Nous prendrons la plus ancienne – la Faucon, quatre places – qui a déjà sept ans, le premier modèle à sortir de mes usines, aussi âgée que le Vam que nous avons pris tout à l’heure qui sort également de mes bureaux d’études.
C’est à plus de sept cent kilomètres heure que nous avons rejoins la base d’Evreux où Claude avait une affaire à régler, ce qui lui pris une petite heure durant laquelle nous avons visité le complexe du C.T.S., sous de fausses identités, bien évidemment, accompagnés d’un gardien qui servit de guide, et évitant de croiser les Alex et les Dom de cette époque.
Après un déjeuné au restaurant d’entreprise, nous avons regagné 1998 via une Porte Spatio-Temporelle. Arrivée minuit, le lendemain de notre départ.