Voyage au cœur de l’espace-temps (7)

7 minute(s) de lecture

*

* *

Pendant ce temps, l’équipe de neuf personnes qui était restée sur place avait terminé de tout mettre en place pour l’entraînement et avait renvoyé les engins – sauf deux, dont un pour les essais de pilotage des trois débutants que nous sommes – avec lesquels ils étaient arrivés de la base lunaire, sur la face cachée dans un des petits cratères de deux kilomètres de diamètre ou sont regroupées les trente-trois soucoupes Spacecam, Poste de Commandement Opérationnel de la future Guerre Mondiale.

– Alors, les voyages se sont bien passés ?, demanda Elodie.

– Super, répondit Dominique.

– Bon, maintenant, voici le programme de la nuit, continua le vice-colonel, l’Amiral Dolq et le capitaine Dolq sont attendus au P.C.O., Alexandre va commencer ses cours de pilotage sur simulateur pour commencer, puis d’ici quelques jours sur le TT-11 que l’on a laissé de coté en haut dans la cours. Pendant ce temps Dominique va étudier les systèmes de détection par satellite de surveillance du territoire. Et vous inverserez les rôles une nuit sur deux. Avec des entraînements de tir et de combat au corps à corps en début de soirée une fois sur deux également. On passe en rythme nocturne, vous dormirez le jour.

– Tu es capitaine ! s’étonna Alexandre.

– Et oui, j’ai déjà eu quelques aventures extraordinaires il y a un an, et cela fait de nombreuses années que je suis un entraînement militaire comme vous allez suivre maintenant et une formation scientifique de haut niveau comme celle que vous suivrez dans quelques temps.

Le lieutenant Dujardin s’adressa à Alexandre et lui demanda d’enfiler la combinaison sensitive et de s’installer dans le siège du simulateur situé dans le coin du P.C. coté infirmerie.

Le lieutenant Beauval demanda à Dominique de prendre place devant la console centrale de surveillance et d’observation.

Après quelques heures d’explication détaillées du fonctionnement des systèmes, nos deux apprentis furent libérés car venait l’heure du dîner.

-Allez, c’est fini pour aujourd’hui, on monte au réfectoire, vous devez avoir faim. Notre cordon bleue le première classe Lemaitre vous a préparer un petit festin de roi.

Effectivement, cela ressemblait plus à un restaurant deux ou trois étoiles qu’à une cantine militaire, et se sera comme cela tous les jours.

Après ce repas, j’avais embarqué avec Claude dans le Puma. Plan de vol en direction de la lune. Derrière la face cachée de celle-ci se trouve le P.C.O.. Temps de vol approximatif: dix minutes en passant par une P.S.T.t0 ouverte sur la trajectoire. Le champ magnétique de la coupole s’ouvrit pour nous laisser le passage pour alunir. Le champ rétablit, nous pouvions sortir sans combinaison sur la piste presque déserte. Une fois le sas franchit, je me retrouvais dans un décor familier, ou presque. Si la forme extérieure du Spacecam n’a pas changé, l’intérieur est un peu différent, avec un matériel un peu moins performant que celui que je connaissais et des couleurs plus sombres. Effectivement, je me trouvais dans la première version du Spacecam, alors que je connaissais la seconde. Ici, pas de murs vidéo autour des ponts, seulement quelques écrans de contrôle dispersés.

– Amiral, le colonel Cadinot souhaiterait vous voir en salle de réunion.

– Merci, caporal Aubert.

D’un bon pas, nous marchons dans les coursives, rencontrant très peu de personnes sur le chemin. Franchissant le seuil de la salle, je reconnû Alexandre et Dominique, plus âgés de dix-sept ans, ou moins âgés de seize ans lors de notre aventure à bord du Spacecam II sur la planète du Fromilop.

– Alors Claude, on se débrouille bien sur Terre, dans le P.C. souterrain ?

– Je n’en sais rien, vous veniez tout juste de commencer lorsque je suis partis pour venir ici. Que se passe t’il ?

– Il y a un petit problème avec le système de brouillage satellitaire: nos techniciens n’arrivent pas à le résoudre. Comme c’est toi qui l’a en parti conçu avec feu Olga Zibrivna, nous nous sommes dit que tu pourrais peut être le résoudre. Et on a eu l’intuition que Lucien pourrait peut être t’aider, on ne sait d’ailleur pas pourquoi. Et puis il devait voir, avant la bataille, les équipements à notre disposition.

– OK, montrez-moi le chemin.

Après quelques heures de « bidouillage » dans les câbles et circuits du système, je trouva le défaut que Claude, moi-même et deux autres ingénieurs – le major Hubert Beaumont et l’aspirant Denis Avenne – avons réparer en trois coups de cuillère à pots.

Ensuite nous avons dîné à la cantine du bord. Claude m’y a expliqué qu’une base circulaire de 500 mètres de diamètre en tout point identique ( ou presque, les couleurs varient ) au quartier général sur Terre était située sur la lune pour accueillir les nouveaux arrivants venant de la terre lors de l’Opération Exodus qui devrait bientôt débuter. Ce sera là que les futurs habitants de la station spatiale seront cryogénisés pour être ensuite transférés tous ensemble dans ladite station, véritable ville volante dans l’espace intersidéral. Ensuite, nous nous sommes couchés dans les quartiers de l’équipe 0//1, c’est à dire Claude, Isabelle Tellier et un droïd. Alex et Dom font partie des deux autres équipes. Dans cette version du Spacecam I, il y à un quartier par équipe de trois, alors qu’ils sont individuels dans la version II. Enfin, cela permet d’avoir un pont supérieur beaucoup plus vaste pour diverses activités. Au coucher du soleil, après avoir avalé un bol de chocolat chaud, avec du pain à la « confiture maison », nous sommes repartis vers la Terre par le même chemin que la veille pour rejoindre les débutants.

Je suis arrivé au moment où ils se préparaient à l’entraînement sportif. Six des neufs personnes vont pouvoir regagner la base lunaire. Seul restera l’équipe 5//3 composée des trois instructeurs ( reconnaissablent à la fourragère sur leurs uniformes ) Sabine, Paul et Monique, chacun ayant sa spécialité.

Trois semaines se passèrent ainsi, et la dernière se passa sur le terrain, aux commandes du TT-11, ou des différentes voitures pour tester leurs équipements.

Et le mois toucha à sa fin, car les vacances à la campagne de nos amis se terminaient. Ils allaient devoir reprendre leur travail habituel, chacun de son coté, mais se retrouvant le week-end pour étudier des stratégies de bataille et faire quelques sorties d’entraînement avec les voitures du garage pour tester leurs différents gadgets, qui sont ma foi, forts utiles en certaines occasions.

*

* *

Année 1999:

C’est sur fond de crise économique mondiale, de révolution en italie et de discordes en France que la guerre vit le jour. Le pouvoir est en pleine décadence à cause de l’inflation. La vie devient chère. Bientôt se sera la mort des systèmes monétaire et de la société de consommation. L’incurie des hommes politiques est déjà ressentie par le peuple. C’est dans ce climat que des fausses déclarations de paix sont annoncées et les traités non respectés. Les moyennes puissances sont confrontées aux grandes. La France n’est pas épargnée. Déjà, les moeurs sont corrompus. Elle sera bientôt à feu et à sang, et la famine et la maladie règneront, comme dans d’autres pays.

C’est lors du passage de la Comète qui fut visible durant sept jours vers la Petite Ourse à partir du 21 juin 1999 que la Russie envahit l’Italie, ce qui provoqua la fuite du Pape Jean Paul II (car au bout de cinq jours de résistance, l’Eglise fut expulsée). C’est durant cette semaine que la guerre éclata véritablement car trois des puissants chefs d’état se sont brouillés.

C’est maintenant que nous devons agir pour le bien de l’humanité. Notre réseau de résistance s’est établi progressivement entre différentes villes plus ou moins importantes. Dans ma base souterraine ( Q.G. terrestre ), nous sommes déjà une cinquantaine de personnes sûres, recrutées dans la rue, qui nous activons à rassembler le plus de matériel de défense. Et c’est la même chose dans les autres bases provisoires qui sont un peu plus exposées car elles se trouvent dans des installations de surface et des caves d’immeubles.

sam7+computer3