- Dans une démocratie le peuple est souverain et gouverne dans l’intérêt général
- La constitution de la Ve République transfère le pouvoir du peuple à des représentants
- L’intérêt général n’est pas défendu par les représentants (voir chapitre suiv.)
- La constitution ne prévoit pour le peuple aucun moyen légal de contester l’action de ses représentants
- On doit donc logiquement renoncer au mot “démocratie” pour décrire le régime français.
Démocratie ?
La démocratie est selon la formule d’Abraham Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Un tel régime garantit que les représentant du peuple sont ses serviteurs, et qu’ils utilisent le pouvoir qui leur est confié pour le bien de l’intérêt général.
Les fondateurs de nos régimes soit disant démocratiques — dont le vrai nom est en fait « gouvernement représentatif »— ne voulaient pas d’une démocratie, bien au contraire. Sieyès en France et Madison aux États-Unis, tenaient à écarter le peupledes décisions politiques, et ne s’en cachaient nullement.
C’est par un curieux retournement de vocabulaire que le mot démocratie s’est mis, dès le début du XIXe siècle, à qualifier un régime qui la méprisait pourtant explicitement dès l’origine.
Aujourd’hui, le fait d’appeler démocratie son strict contraire nous emprisonne dans une glu intellectuelle qui nous empêche de formuler une alternative sérieuse : nous n’arrivons pas à désigner l’ennemi car l’ennemi a pris le nom de l’ami, LE NOM de ce qui le détruirait. Tenant cette place stratégique, l’ennemi nous empêche de l’occuper.
Je répète donc : nous ne sommes pas en démocratie, c’est un simple constat. Et seule une véritable démocratie rendrait le pouvoir au peuple.
La Ve République n’est pas techniquement une démocratie, c’est un fait : le peuple n’exerce ni pouvoir ni contre-pouvoir. Mais la République laisse pourtant une charge importante au peuple : l’élection de ses représentants.
Pourtant l’élection ne change rien (voir chapitre 1) et chaque citoyen ressent profondément son impuissance politique. Pourquoi ce paradoxe ? L’élection n’est-elle pas synonyme de démocratie ?
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