Le roman d’anticipation (le terme de « science-fiction » n’apparaîtra qu’en 1925) naît de la rencontre entre les traditions du voyage imaginaire, de l’utopie et des romans d’aventures. Publié en 1865, De la Terre à la Lune de Jules Verne apparaît comme un nouveau type de récit dans lequel la science est le centre véritable du récit, car l’auteur y montre les conséquences psychologiques et surtout sociales du changement.
Toute la fin du xixe siècle oscille entre deux pôles : le progrès comme simple source d’inventions plus ou moins fabuleuses (les Voyages excentriques (1894–1914) de Paul d’Ivoi ou encore les machines rêvées qui hantent le Journal des Voyages) et les récits à visée didactique (Uranie de Camille Flammarion en 1889, les découvertes stellaires du héros de Le Faure et Graffigny) ou spéculative (le Vingtième siècle d’Albert Robida en 1884).
La Belle Époque est le point d’orgue de l’anticipation française. Presque tous les grands thèmes sont abordés : extra-terrestres (le Péril bleu de Maurice Renard en 1912et la Roue fulgurante de Jean de La Hire en 1908), voyages interstellaires (les Prisonniers de la planète Mars de Gustave Le Rouge en 1908), guerre future : le capitaineDanrit produit à la chaîne d’immenses succès reposant sur la peur de l’autre et la supériorité française, catastrophes (la Mort de la Terre de Rosny ainé en 1910), savant fou (le Docteur Lerne de Renard en 1908)…
Le roman d’anticipation ne connaît pas que l’utopie : le Meilleur des mondes et 1984 sont des exemples célèbres de dystopies.
La Grande Guerre démontre que la science peut aussi être destructrice et porte un coup fatal à la science-fiction à la française. Malgré quelques tentatives dans l’entre-deux-guerres, il faut attendre les années 1950 pour voir resurgir significativement ce genre dans la littérature française.
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