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De la radicalité du revenu de base

En fait, la radicalité du revenu de base n’est pas vraiment économique. Il est bien connu des économistes que l’économie repose en grande partie sur le secteur non marchand. Associations, fondations, bénévolat et travail caché (les tâches gratuites effectuées par exemple à la maison) sont autant de systèmes de création de richesses qui échappent à toute logique monétaire. « Si tout cela s’arrêtait, sûrement que le reste de l’économie s’effondrerait quelques jours plus tard » affirme Jean-Marie Harribey d’Attac (pourtant opposé au revenu de base).

En cela, le revenu de base n’est pas vraiment nouveau à l’ère du Keynesianisme et de l’interventionnisme des gouvernements pour tenter de compenser les manques du marché.

« En fait, le revenu de base existe déjà ! » assène Stéphane Laborde sur son blog, « Il est simplement invisible », car distribué de manière opaque et inégale au travers d’allocations diverses et variées, de subventions, de crédits d’impôts et autres composantes du mille-feuille de notre « modèle social ».

Le problème n’est donc pas économique mais résolument intellectuel : il est une chose de distribuer de l’argent par les fenêtres aux électeurs qui crient le plus fort, il en est une autre de donner à tous un revenu sans conditions ni contreparties. Admettre en effet que son voisin mérite tout autant que soi-même une rétribution pour sa contribution à la société nécessite une certaine humilité, ou du moins « d’assumer notre interdépendance », explique la journaliste Mona Chollet dans un riche article paru en 2011 :

Le revenu de base implique de reconnaître les liens de profonde interdépendance qui unissent les membres d’une société, et qui conditionnent cet épanouissement. C’est même l’un de ses traits les plus frappants : il invite à prendre conscience du fait qu’on travaille toujours pour les autres, même si on a l’illusion de travailler pour soi parce qu’on en retire un salaire.

Tout un programme…

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