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Les libéraux aussi

Pourtant, du côté des libéraux aussi, on s’intéresse à la question. Même s’il faut bien l’admettre, les arguments ne sont pas les mêmes. Plutôt que de prendre du recul avec la valeur travail, la droite voit dans le revenu de base plutôt un bon moyen de simplifier les systèmes de redistribution sociale.

En effet, la mise en place du revenu de base pourrait simplement s’effectuer en transférant les budgets sociaux actuels, diminuant au passage drastiquement la complexité des aides accordées, améliorant ainsi la lisibilité du système tout en diminuant la bureaucratie nécessaire pour le faire fonctionner.

Un argument qui fait également mouche auprès des entrepreneurs excédés par les lourdeurs de l’administration, qui se rallient généralement à la cause. Par exemple, le Centre des Jeunes Dirigeants, un influent think tank regroupant 3500 entrepreneurs, avait inséré fin 2011 l’allocation universelle à la tête de ses 12 propositions phares regroupées dans son livret « Objectif Oïkos ».

De plus, puisque le revenu de base est inconditionnel, il serait une réponse simple au phénomène de la trappe à pauvreté. En effet, l’un des grands problèmes de notre modèle social est que les allocations d’assistance engendrent une désincitation à travailler (puisqu’on perd ces aides si d’aventure on trouve un emploi).

Enfin, pour une certaine catégorie de libertariens, que l’on appelle parfois géolibertariens ou libéraux de gauche, le revenu de base serait compatible avec le libéralisme en tant que distribution du capital commun de la société. Selon cette théorie, à l’image de l’air, de l’eau et du domaine public culturel, le capital commun est constitué de ces richesses collectivement créées dont les profits ou l’exploitation ne pourraient être légitimement accaparés par des intérêts privés. Par conséquent, le seul moyen de ne spolier personne est de distribuer les profits du capital commun à tous les co-propriétaires de ces richesses communes : les citoyens.

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